Julie Laniaud – Sa rencontre avec l’expertise comptable et le monde du travail
Diplômée d’un bac Scientifique spécialité Mathématiques en 2016, Julie intègre dans la foulée la classe préparatoire au DCG en initial.
Après son obtention en 3 ans, et ayant bien rodé la méthode de travail qui lui a permis d’obtenir le diplôme avec 15 de moyenne générale, elle valide le DSCG en 1 an d’alternance.
Passionnée par les chiffres, mais aussi passionnée tout court avec une curiosité à toute épreuve, Julie crée un blog pour aider les étudiants en compta.
A présent, Julie est à une nouvelle étape, celle du premier emploi et toutes les découvertes que cela implique.
Rencontre avec Julie Laniaud, experte comptable passionnée
Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Julie Laniaud, j’ai 22 ans. Je suis actuellement collaboratrice comptable (spécialisée en start-up) & data ops après avoir validé mon DCG et mon DSCG en 1 an en alternance. Je suis expert comptable stagiaire à partir du 1er août 2021.
Pourquoi avoir choisi l’expertise comptable ?
J’ai toujours aimé les maths mais je cherchais une filière dans laquelle ils pourraient être appliqués et non pas « faire des maths pour faire des maths ».
Au collège, ne souhaitant pas faire professeur de maths ni mathématicienne, j’ai recherché des métiers en rapport avec les mathématiques sur ONISEP et je suis tombée sur la fiche métier de l’expert comptable.
Après l’avoir lue, je me suis reconnue dans le portrait qui était décrit, j’avais trouvé ma nouvelle vocation ! Mais je restais ouverte aux potentiels d’autres métiers bien sûr.
Qu’est-ce qui te plait le plus dans cette discipline ?
Apprendre tous les jours, c’est vraiment un besoin que j’ai de découvrir de nouvelles choses, comprendre comment ça fonctionne, les maîtriser et recommencer à l’infini !
Que ça soit au niveau de la technicité, des secteurs d’activité ou des relations humaines, l’expertise-comptable est une filière très riche tant professionnellement que personnellement.
Ce qui te plait le moins ?
Je vais parler ici au nom de la filière et non du métier, je trouve que le cursus expertise comptable (DCG, DSCG) n’est pas attrayant pour les jeunes.
Les problématiques qu’on y aborde sont souvent déconnectées de la réalité du métier et je déplore un manque d’ouverture d’esprit au niveau du master qui donnerait une vision globale de l’entreprise pour les futurs experts comptables, que ce soit pour les clients qu’ils accompagnent ou pour leur propre cabinet.
La data, l’IA, la relation client, le marketing, la veille sont tant de disciplines qui devraient être abordées et qui, je le déplore, ne le sont pas pour le moment.
Quels ont été tes questionnements lors de la recherche de ton premier emploi ? Comment as-tu procédé ?
Mon premier emploi en expertise comptable est une alternance trouvée à la fin de ma 3ème année de DCG.
Après une discussion avec la documentaliste de mon lycée, elle me parle de son amie expert comptable et de son cabinet.
Je crois comprendre que nos valeurs sont alignées donc je décide de consulter le site internet qui correspond tout à fait à ce que je recherche : de la comptabilité et de la data.
Par quelles étapes de recrutement es-tu passée ? Et comment t’es-tu préparée ?
J’avais envoyé mon CV par mail et décroché un entretien téléphonique dans un premier temps avant un rendez-vous dans les locaux du cabinet.
Je m’étais préparée pour la présentation de mon parcours grâce au coaching que nous avions eu avec mon école et surtout, le plus important, j’avais étudié de très près l’entreprise dans laquelle je postulais en décortiquant le site web, leurs réseaux sociaux… A la recherche de toute information qui pourrait m’être utile.
Ça permet non seulement de se conforter dans le choix (ou non) du cabinet en fonction des valeurs qu’il partage mais aussi d’avoir des idées de questions à poser lors de l’entretien, car oui, les candidats aussi posent des questions !
Quel est le principal conseil que tu donnerais pour un étudiant fraîchement diplômé (DSCG / DCG) qui va se lancer dans la recherche d’emploi ?
Le conseil que je donnerais à un jeune diplômé c’est de ne pas se précipiter sur le premier cabinet venu mais de prendre son temps pour choisir le cabinet qui te correspond !
Non, on n’a pas « de la chance » d’être recruté, chaque partie y retire un intérêt et le plus important c’est que des valeurs communes existent.
Le secteur de l’expertise comptable fait partie de ceux où le candidat est roi. Il existe énormément de cabinets, partout en France, alors ne te place pas dans une position d’infériorité par rapport à ton potentiel employeur car c’est toi qui as le choix !
Comment vois-tu le métier de comptable évoluer dans les prochaines années ?
Comme depuis quelques années maintenant, on parle toujours de digitalisation, d’intelligence artificielle… Même si de nombreux cabinets ont aujourd’hui entamé une telle démarche, ce sujet reste d’actualité pour d’autres.
La transition devra être opérée au maximum d’ici 2025 avec la généralisation de la facture électronique qui marquera la disparition pure et simple de la saisie !
Où te vois-tu dans 5 ans ?
Dans 5 ans, je me vois diplômée d’expertise comptable mais le reste est encore un peu flou pour moi. Il y a tellement de possibilités que je n’ai pas réussi à choisir pour l’instant.
Quelle est ta définition de la réussite ?
La réussite est propre à chacun, certains ont des objectifs professionnels ambitieux, d’autres préfèrent privilégier leur vie personnelle.
D’après moi, la réussite c’est parvenir à se fixer des objectifs personnalisés (et non en fonction de ceux des autres ou de ce qu’on attend de nous) et se donner les moyens pour les atteindre.
De l’échec ?
Tout comme la réussite, chacun a se propre définition de l’échec.
D’après moi, l’échec c’est le mot que l’on donne « à vif » mais avec le temps on apprend à relativiser :
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ».
Quelle est la compétence personnelle dont tu es la plus fière ?
Je dirais que c’est ma capacité d’analyse, qui me permet relativement aisément de transformer des informations chiffrées en conseils stratégiques.
Mes compétences en marketing, communication et ma curiosité me permettent d’avoir une vision globale aussi bien pour l’activité de mes clients que pour l’organisation du cabinet.
Quelles sont les compétences personnelles (soft skills) qui sont un réel plus dans l’expertise comptable ?
Le soft skill « to have » c’est obligatoirement la curiosité, il y a tellement de choses à apprendre que c’est la promesse de ne jamais s’ennuyer !
Peux-tu nous parler un peu de ton blog… Comment as-tu eu l’idée ? Pourquoi l’avoir lancé ?
J’ai créé le Blog des Etudiants en Compta (BEC) pour aider les étudiants de la filière expertise comptable à réussir leurs études. Il est en ligne depuis bientôt 4 mois maintenant !
Ces études sont loin d’être faciles et on se sent un peu seul parfois face aux volumes de cours à absorber en un temps record. Mon but est de permettre aux étudiants d’optimiser leur temps de révision et leurs notes.
Quels sont les sujets que tu y abordes ?
J’y aborde principalement des sujets autour du DCG et du DSCG pour le moment avec des conseils en particulier sur certains UE mais aussi beaucoup de ressources méthodologiques. A terme, il y aura davantage de catégories si les visites continuent de croître !
Est-ce qu’il y a des influenceurs ou autres personnes du milieu professionnel qui t’inspirent ?
Mon inspiration, je la tire de chaque personne que je suis avec assiduité et qui sont passionnées par ce qu’elles font je pense que c’est le plus important dans la vie, peu importe le domaine.
As-tu des podcasts ou livres à conseiller pour les étudiants en comptabilité ?
J’écoute beaucoup de podcasts mais qui ne sont liés ni aux études, ni à la comptabilité.
Comme je l’ai dit plus haut, je pense que le meilleur conseil que je puisse vous donner c’est de vous détacher de la comptabilité un maximum en dehors de vos études !
J’entends par là acquérir des connaissances dans des domaines qui ne sont pas étudiés en cours, là sera votre réelle plus-value à titre personnel mais aussi professionnel car lors des entretiens vous saurez vous démarquer.
Chez moi ça tourne plutôt autour de l’entreprenariat avec par exemple le podcast « Le Gratin » de Pauline Laigneau (fondatrice de Gemmyo) ou encore « Inpower » propulsé par Mybetterself sur Youtube alias Louise Aubery (fondatrice de Jenesaisquoi).
Le mot #fair de la fin : En un mot, qu’est-ce qu’un monde du travail plus juste selon toi ?
Un monde du travail plus juste ça serait donner la possibilité à chacun de faire ce qu’il aime, et c’est loin d’être gagné !